La Fourbure – partie II

On se retrouve pour la suite ! Si vous n’avez pas encore lu la première partie, elle est ici 🙂

Dans cet article, on va donc aborder les causes de la fourbure, les traitements possible et la prévention pour l’éviter, cela vous aidera aussi à la gestion de votre animal surtout s’il est déjà atteint de cette maladie.

Quelles sont les causes ?

⇒ La fourbure peut survenir sur un seul membre, lorsque un des membres est soumis trop longtemps à un appui permanent anormal et néfaste, par exemple : boiterie, fracture, infection articulaire, tendinite sévère, etc …. On va alors parler d’une « fourbure d’ appui », c’est une situation très compliquée à gérer pour votre animal et peut donner de faux pronostiques car il aura deux sources de fortes douleurs à gérer. C’est une fourbure très difficile à soigner selon la source du problème.

Mise en situation : mon poney s’est fracturé l’antérieur droit, au bout quelque jours, il déclare une fourbure d’ appui sur l’antérieur gauche. Il souffre énormément mais depuis, il pose son, antérieur droit plus facilement, ça s’améliore ! FAUX, la douleur de la fourbure est plus importante, donc le poney compense et va forcer sur son membre droit (celui fracturé). Il faut y faire très attention et votre vétérinaire sera votre meilleur allié car il faudra d’abord s’occuper de l’antérieur fracturé et ce ne sera qu’une fois sa fracture remise que vous pourrez traiter la fourbure en profondeur !

⇒ Suite à un effort intense et prolongé sur un sol dur.

⇒ Le surpoids peut provoquer une fourbure majoritairement aux antérieurs car c’est souvent sur l’avant main que le cheval ou autres équidés se portent. Plus votre compagnon sera gros, plus ses pieds devront supporter. C’est cette surcharge qui va provoquer l’ inflammation des tissus, qui va entraîner la fourbure.

⇒ Un mauvais parage, un mauvais ferrage, à partir du moment ou la structure du pied n’est plus correcte et qu’ aucune correction n’est faite, la structure du pied va forcément bouger, souffrir, créer des lésions et votre animal va basculer lentement vers la fourbure. Dites – vous que ce qui se trouve à l’intérieur du pied de votre cheval subit ce qui se passe à l’extérieur : un ferrage trop serré, des mauvais parages répétitifs, des pieds trop longs, etc ….

⇒ Une endotoxémie : l’ organisme de votre animal va libérer trop de toxines bactériennes dans son système sanguin (le sang). Tout va être perturber, ces toxines vont se propager partout et vont créer des déséquilibres très néfastes, qui entraîneront des lésions dans les tissus des pieds de votre compagnon et créer la fourbure. C’est pourquoi il faut aider le système rénal de votre animal dans ces moments là car ce sont les reins qui nettoient le système sanguin. (Pour cela, vous pouvez utiliser des drainants mais attention à utiliser avec précaution même s’ ils sont naturels et d’avantage si votre cheval à un traitement ou s’ il doit en prendre un. Ces deux éléments ne sont pas toujours compatibles, il faut en parler avec un professionnel. (Ils sont là pour ça).

Mais d’ où ça peut venir ?

⇒ Ça peut apparaître après une pathologie grave comme la pneumonie, colique, diarrhées, métrite, etc … OU après une alimentation trop riche en glucides (sucres) rapides ou même d’azote : une mise à l’ herbe au printemps trop brutale sur de la jeune herbe ou une prairie où l’on trouve énormément de trèfles car ils sont gorgés d’ azote et peuvent même provoquer de la diarrhée, ou encore, une injection beaucoup trop importante de concentrés.

Mais il faut noter que bien d’autres éléments entrent en compte dans la composition de l’herbe pour la fourbure qu’on nommera la fourbure de prairie. Il faut surtout faire attention au printemps mais aussi à l’ automne ! Pourquoi ? Car ce sont les saisons où l’herbe est vraiment très riche du soleil, de l’eau et des températures douces. Plus l’herbe peut se nourrir, plus elle sera riche en nutriments et de tout le reste !

Vous êtes toujours avec moi ? Ce n’est pas fini, il reste deux causes à aborder 🙂

⇒ Un dérèglement hormonal, suite au développement du « Syndrome de Cushing ». Cette autre maladie touche principalement les animaux de plus de 15 ans, il s’agit d’un excès de cortisone dans le sang (on y reviendra promis 😉 ). Cela peut aussi apparaître, suite au « syndrome métabolique équin » que l’on peut comparer au diabète chez l’ homme, l’organisme de votre animal développe une résistance à l’insuline qui va favoriser la fourbure par hyperglycémie.

⇒ Les médicaments, tels que les corticoïdes, s’ils sont administrés en très grande dose ou pendant trop longtemps.

Nos Loulous ont l’air tellement forts, robustes, …. Mais pour certains, ils restent fragiles, il faut en prendre soin 🙂

Toujours là ? (oui, je vous repose la question, je pensais pouvoir faire très court mais impossible ! Je veux que tout soit clair !) bon, attaquons les traitements.

Mais oui, quels sont les traitements ?

Mais avant, je vais quand même, très rapidement ,vous dire comment on (enfin le vétérinaire surtout) diagnostique la fourbure :

  • Observation des symptômes, du milieu de vie, de l’alimentation etc,… (la liste des symptômes ici).
  • La radiographie est un bon moyen de détection et de suivi .
  • Un phlébogramme : radiographie qui permet d’observer la vascularisation du pied grâce à une injection d’un produit de contraste. Il sera alors possible de voir si le pied de votre animal présente une lésion vasculaire de fourbure avec compression par la 3ème phalange.

Les Traitements maintenant !

Bien évidemment, avant de démarrer quoi que se soit, il faut que la fourbure soit réellement identifiée sur votre animal, il faut également trouver la cause et la traiter. Et j’ajoute encore une fois que votre vétérinaire est là pour vous aider (de toute façon il n’y a que lui qui pourra vous donner les médicaments).

⇒ Une diète pour les animaux en surpoids ou qui ont consommé une trop grosse quantité de glucides. 

⇒ Un parage/ferrage adapté ! Grâce aux radios, vétérinaire, pareur, maréchal, podologue peuvent travailler ensemble pour tout remettre en ordre et empêcher le plus possible le mouvement de la structure du pied. Plus le travail effectué sera adapté, mieux votre animal sera soulagé de la douleur, donc attention !

En phase aiguë, il est déconseillé de ferrer ou de déferrer le cheval afin d’éviter tout stress mécanique interne du pied qui pourrait fragiliser d’avantage les liens entre le podophylle et le kéraphylle (zone lamellaire – voir sur les schémas en partie I). En revanche, il est possible d’apporter un soutien en talon afin de diminuer la contraction musculaire et la tension du tendon fléchisseur profond du doigt, par exemple, via l’utilisation de talonnettes.

⇒ Une cure drainante (sirop, mélange de plantes, ….) qui va contribuer à nettoyer le système sanguin, permettre d ‘ éliminer les toxines et de limiter l’aggravation de la fourbure.

⇒ Des anti-inflammatoires non-stéroïdiens ou de l’aspirine (qui vont favoriser une meilleure vascularisation du pied) sont indispensables pour soulager votre animal.

⇒ La cryothérapie prolongée (en continu), consiste à mettre les pieds dans le froid pour combattre l’inflammation et donc d’éviter l’aggravation des lésions dans le pied. Elle doit être commencée dès le premier jour d’apparition des symptômes. On peut utiliser des « bottes » avec un système de refroidissement , par circulation de gel glacé, permettant de refroidir le membre via une interface (sans contact direct) OU alors, une méthode plus artisanale, qui consiste à placer les pieds de votre animal dans des poches de perfusion (mais il faut que ce soit très solide) de 5 litres remplies d’eau glacée et fixées à l’aide d’une bande adhésive en haut du pâturon. Cette technique est très efficace mais nécessite de la main d’œuvre : les poches sont remplies toutes les 2 heures avec des glaçons concassés ou de la glace pilée. Cela doit être poursuivie 24 heures après la disparition des symptômes. Il s’agit d’obtenir une température comprise entre -5°C et -7°C, température très bien tolérée par le cheval (absence de brûlure par le froid).

⇒ Lorsque c’est possible (c’est le mieux en crise aiguë), une immobilisation stricte, dans un box idéalement, avec une litière profonde et confortable, pour une durée indéterminée qui dépendra de votre animal et de l’amélioration de sont état.

⇒ Le massage des muscles fléchisseurs et extenseurs de l’avant-bras (morphologie du cheval)  permet de désengorger le membre et d’augmenter le pompage veineux dans le pied, avec une douche, un gel spécifique (demander l’avis à votre vétérinaire avant utilisation) ou le plus simplement possible avec vos mains seules.

Je crois avoir fait le tour des traitements (à ma connaissance), c’est déjà pas mal, non ?

Mais comment prévenir cette maladie ?

Même si les poneys, ânes, chevaux de trait sont les plus disposés à contracter cette maladie, ne crier pas victoire si vous avez un trotteur ou toute autre race qui ne rentre pas dans ces catégories car tous les équidés peuvent déclarer cette maladie !

Donc, faites attention ! Voici quelques points :

  • Si votre compagnon vit dehors, il faut éviter l’herbe jeune du printemps et en automne, l’herbe doit être très rase et le complémenter en foin si besoin.
  • Si l’herbe est présente en trop grande quantité, vous pouvez lui mettre un panier (à surveiller) ou le mettre au box la journée et lui laisser un accès très restreint à l’ herbe la nuit seulement (car les plantes font beaucoup moins de photosynthèse : mécanisme qui permet aux plantes de grandir et de se gorger en éléments minéraux, etc… ).
  • Veillez à ce que Loulou n’est aucun accès au sacs de compléments même si il vous échappe.
  • Entourez vous de bons professionnels pour l’entretien de leurs sabots et si comme moi vous en êtes un adepte, faite vous aider le plus possible ou dès les premiers doutes sur votre travail.
  • Surveiller votre animal et dès les premiers symptômes ou suspicion, appeler votre vétérinaire !
  • Utiliser des cures drainantes après ce que j’ appelle les « gros travaux » : vermifuges, traitements à base de cortisone (corticoïdes), ou autres traitements médicamenteux, surtout s’ ils ont été longs, etc…
  • Surveiller également son poids, son alimentation et garder une activité physique.

Je m’ arrête ici, il me semble avoir fait le tour. Si vous avez d’autres astuces ou d’autres choses à nous partager, n’ hésitez pas à laisser un commentaire !

Si tu es arrivé jusqu’ ici et que tu as déjà lu la premier partie, je te remercie, cela me va droit au cœur ! Je passe énormément de temps sur les articles de blog, j’aime écrire et partager 🙂

J’espère que ça vous a plu et que vous avez appris de nouvelles choses ! Si ça vous intéresse, je vous ai poster l’histoire de Clara qui a une ponette : Tequila atteinte de cette maladie et elle nous raconte leur parcours ! 🙂

(si le lien n’est pas encore disponible, c’est que c’est en court de création 😉 )

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2 commentaires

  1. […] La Fourbure – partie I & La Fourbure – partie II […]

  2. […] Mais restez avec moi, je vous donne rendez-vous vers la partie II où nous allons aborder les causes… […]

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