La Maladie de Cushing chez les équidés

Qu’est-ce que c’est ?

La maladie de cushing ou plus communément appelée « Le syndrome de cushing » est une maladie endocrinienne, ce qui signifie qu’elle se manifeste suite à un dérèglement hormonal.

D’où vient-elle ?

Pour ce mettre dans le contexte partons du fonctionnement d’un cheval/équidé sain. A la base de leur cerveau, nos amis à quatre sabots possèdent deux glandes : L’ hypothalamus et l’ hypohyse.

Mais à quoi servent-elles ?

L’ hypothalamus va contrôler la production d’hormones libérées par l’ hypophyse grâce à la sécrétion de la dopamine.

Comment ce syndrome se manifeste ?

Ce syndrome va apparaître quand l’ hypothalamus ne va plus réguler les hormones produites par l’ hypophyse ce qui va créer un déséquilibre total d’ un point de vu hormonal. L’hypophyse va alors grossir car elle va produire d’avantage d’hormones, notamment la protéine ACTH (qui veut dire adrenocorticotropic hormone). Cette protéine en trop grande quantité va également entraîner une production plus accrue des hormones de stress, comme le cortisol, produit par les glandes surrénales (elles se situent au niveau des reins).

Mais qu’elle en est la conséquence ?

Chez chaque espèce, humain ou animal, le stress n’est vraiment pas bon à grand dose. Cela va donc influencer le métabolisme au niveau du glucose (sucre), des protéines, des lipides (graisses), sur le système immunitaire et un dysfonctionnement plus ou moins grave de l’horloge interne de votre cheval. Son corps répondra beaucoup moins vite au changement de températures, de saisons,….

Les chiffres fournis par l’IFCE :
Cette maladie représente une dominante en gériatrie équine : environ 20% des chevaux de plus de 15 ans et 40% des chevaux de plus de 30 ans seraient atteints, contre 0,5% des chevaux dans la population équine totale. La maladie se développe très progressivement et cela peut prendre des années avant que des signes cliniques évocateurs n’apparaissent.

Mais quels sont les symptômes ?

Plus le niveau d’atteinte de la maladie sera élevé, plus il sera facile de reconnaître ces signes cliniques d’un point de vue externe. Bien évidemment en cas de doute, d’autres examens sont possibles, nous y viendrons plus loin. Mais comme toute maladie « grave » , plus elle sera détectée tôt, mieux ce sera pour votre animal. Car, comme pour l’emphysème, c’est une maladie qui une fois déclarée, on ne peut pas pas l’ arrêter, mais seulement la ralentir.

Des symptômes dermatologiques :

  • l’ Hirsutisme : le pelage est anormalement long, parfois frisé, sur l’ensemble du corps ou sur certaines parties, peu importe la saison.
  • Un retard de mue ou une mue incomplète
  • Une sudation excessive, même si votre animal est tondu

Des symptômes locomoteurs :

  • Fourbure chronique
  • Dégénérescence du ligament suspenseur du boulet (les boulets vont alors descendre)

Des symptômes morphologiques :

  • La masse musculaire diminue, fond, surtout au niveau de la ligne du dos et de la ceinture abdominale
  • Une répartition des graisses anormale
  • Amaigrissement

D’autres symptômes métaboliques/généraux :

  • Baisse des performances
  • Léthargie
  • Une polyuro-polydypsie : augmentation de la prise de boisson et de l’émission d’urine
  • Une baisse des défenses immunitaires : l’animal devient alors une cible facile pour les infections opportunistes : teigne, abcès, dermatophilose, pneumonie, infections dentaires
  • Une baisse de fertilité chez les juments
  • Des troubles neurologiques

Bien évidemment, certains symptômes pourraient se confondre avec la vieillesse de nos compagnons ou alors avec le syndrome métabolique équin (obésité, diabète, fourbure,…). Donc en cas de doute, il faut demander l’avis de votre vétérinaire pour qu’il puisse réaliser les tests nécessaires.

Comment diagnostique- t-on le syndrome de cushing ?

Donc, en cas de doute, contacter votre vétérinaire, même s’il est difficile de constater la maladie dans les premiers stades car, plus tôt elle sera détectée mieux ce sera pour votre compagnon.

Le vétérinaire va alors procédé à une prise de sang, pour pouvoir doser l’ ATCH. Il pourra également, en complément, rechercher si votre équidé présente un défaut de régularisation de l’insuline. Ce test permet de pouvoir écarter ou non la présence d’ un syndrome métabolique équin.

Mais comment on traite la maladie si notre animal est positif ?

En premier lieu, le vétérinaire prescrira du pergolide. C’est un médicament qui va réellement ralentir la maladie. Le dosage de celui-ci dépendra de votre compagnon et du stade de la maladie. Il est à donner par voie orale. Ce traitement est donc à vie et peut varier selon les années. C’est pourquoi il faudra un très bon suivi régulier avec votre vétérinaire pour que le dosage reste le mieux adapté.

Il n’y a pas d’autres possibilités ?

Le médicament est indispensable pour aider votre animal, mais vous pourrez aussi agir sur d’autres points en prévention, comme :

Un suivi assidu dans le protocole de vermifugation, pour vous aider, vous pouvez réaliser des coproscopies (analyse des crottins) qui vous permettront de déterminer la fréquence idéale pour administrer le vermifuge à votre animal et utiliser la meilleure molécule.
Un très bon suivi du côté parage, maréchalerie surtout en cas de fourbure, ainsi que du côté dentaire.
Tondre votre animal lorsque son poil d’hiver peine à tomber, surtout en été, pour limiter les infections bactériennes de la peau et améliorer leur confort thermique.

Car, n’oublions pas que les chevaux atteints de ce syndrôme sont plus facilement sujets aux infections opportunistes.

Un protocole de vaccination :

  • contre le tétanos une fois par an
  • contre la grippe et la rhinopneumonie : tous les 3 à 6 mois, bien évidemment, il faudra voir cela avec votre vétérinaire.

Vous pouvez aussi, en prévention de la fourbure et du syndrome métabolique équin, surveiller et contrôler son alimentation en apport énergétique dont le sucre et limiter le pâturage, surtout au printemps et à l’automne. Si tu veux en savoir plus sur la fourbure, clique ici.

Comme pour beaucoup de maladies, il est important de reconnaître les premiers signes, car comme dans toutes les maladies, plus elles seront prises en charge tôt, plus vous aiderez votre compagnon. Malheureusement, ils vieillissent aussi et il faut rester attentif. Dès que vous avez un doute, parlez en à votre vétérinaire. Il vaut mieux s’inquiéter pour rien que pas assez, car dans ces cas là, bien souvent, la maladie est déjà bien installée.

Ne vous laissez pas décourager, ce n’est pas insurmontable !

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